Voyages de pêche
Mais le cadre exceptionnel, désert, ciel et mer, l'occasion d'apprendre, beaucoup de temps pour observer et rêvasser, le confort minimaliste du bivouac (mais oui, c'est un attrait pour qui n'as pas dormi sous la tente depuis 30 ans) et la franche camaraderie anticipée m'ont semblé suffisament de points favorables pour me décider à aller prendre le thé au Sahara ! Très exactement dans le camp de Surf Extreme Pêche, une association de "fadas" de la courbine qui, chaque année de la fin janvier à début mars, s'établit au kilomètre 25 au nord de Ad-Dakhla, une péninsule longue de 30 Km qui, mis à part la ville de Dakhla (40000 habitants), n'a qu'un ou deux groupements d'habitations et un camping, qui autre fois servait de point de raliement aux caravanes descendant de Mauritanie.
L'Atlantique d'un côté et de l'autre une baie qui sert de vivier pour la reproduction et l'étude de nombreuses espèces. Une eau aux couleurs changeantes, noire le matin, grise à mi-journée et blanche le soir. A marée basse, le ramassage des couteaux est si abondant qu'on y va de chaque main. Un petit bonheur vécu en compagnie des bécasseaux et des crabes musiciens. Et pourtant cette saison la courbine ne s'est pas manifestée comme l'an passé aux mêmes dates. En retard ou en avance ? Voilà la question qui tracasse ses poursuivants. Le temps changeait trop souvent, les courants s'inversaient et le vent idéal, celui de nord-est, ne s'est pas établi de façon régulière. Les "rivières" n'ont pu se former près des côtes, dans les postes de pêche les plus adaptés - les lieux dits - les rochers, le bateau échoué, la corde, la plage des militaires ou Tamaya ... Le tableau de la saison se chiffre à une vingtaine de belles courbines seulement, de belles dorades dont une de 5,5 Kg, des loups, des sars, marbrés et des raies. Les plus belles prises se sont faites avant mon arrivée, dont une courbine de 25 Kg leurrée avec montage sur nylon Waterqueen Atlantis de 50 centième et hameçon VMC Octopus 8299 en 6/0. Mais étant chargée, coté professionnel cette fois, de la communication de la célèbre fabrique de ces hameçons et bien que j'ai eu tout le loisir d'examiner les photos, je ne jurerai pas sur l'exatitude du montage utilisé. Et puis comme pressenti, je n'ai pas eu la force de lancer une canne aussi longue, lestée d'un plomb de 180 grammes et de son appât. La prise au vent était beacoup trop importante. ceci étant j'ai sauvé l'honneur avec ... un chien de mer ! En fait le plaisir s'est trouvé pour moi tout autant dans l'ambiance de la vie du camp au jour le jour et des récits du soir, autour d'une table sous la tente qui claque le vent.
