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La péche à la pelote, Une péche maghrébine! |
Tillilt, un petit village berbère surplombant la baie d’Imsouane, est encore endormi lorsque lahcent sort de chez,lui poussant sa vieille bourrique,hamachée du traditionnel * chouari* ou couffin tressé en doum,après l’échange rituel de* salam halikoum *, la descente vers la mer se fait en trente minutes, sur le chemin, lachen casse au passage quelques petites branches sèches d’arganier qui serviront plus tard à faire le feu pour le thé, arrivés sur le lieu de pêche, on commente lioum l’bhar zine ( aujourd’hui la mer est belles), radi koun l’hout ( il va y avoir du poisson),abdesslam, plus traditionnel, utilisera une * karoutcha* petit diabolo en bois, il na pasConfiance en Mitchell, daiwa et autres...qui finissent toujours pas coincer un jour, les petits bouts de pain l’orge trempés dans l’huile d’argans et dans le miel de thym accompagnés de petits verres de thé à la menthe nous aideront quant à eux à tenir jusqu en fin de journée.
Pendant que je prépare le * bromège*, de la chair de sardine écrasée grossièrement et mélangée à du sable, larbi prépare les * filets* il décolle les deux bandes de chair qui épousent l’arête dorsale de la sardine, plus loin, abdesslam est occupé à pétrir la pelote des filets de sardine malaxés à l’aide de sable fin, on pourra y ajouter selon les goûts de la semoule fine, de la chapelure de pain, de la farine ... et de l’huile de sardine
Nous sommes prêts et impatients de nous mouiller les pieds, car il faut le dire, la pêche à la pelote est une pêche physique, le pêcheur est au contact de l’eau, un œil sur la vague, un œil sur son bouchon, péchant la plupart du temps à la montante, il faut parfois savoir se sauver si l’on ne veut pas être balayé sur la dalle, pour cela une bonne paire de chaussures en plastique est indispensable pour pouvoir sauter de rocher en rocher, et la port d’un ciré s’impose si l’on ne veut pas prendre trop de paquets de mer...Au loin abdesslam a profité dune vague pour échouer un superbe sar de 2 kg, larbi suspend la préparation pour mettre cette belle pièce dans la * sella*, une sorte de hotte en roseau tressé dans laquelle depuis toujours les pécheurs mettent le poisson pris, Mais après trois heures de pêche nous commençons à faiblir d’autant qu aujourd’hui ça mord fort, deux grosses daurades royales et un bar de 2 kg environ rejoints par trois beaux mulets sont venus remplir nos paniers mais le vent du nord aura raison de nos espoirs car à ce moment là nous ne sentons plus les touches ...
F.P

